CRÉPUSCULE
Depuis quelques jours, la chaleur est arrivée, lourde, accablante.
Mon bureau étant exposé à l'est, il baigne dans la lumière du soleil dès les premières heures de la matinée et ce, jusqu'à midi environ. Cela pourrait être bien agréable si la paroi extérieure n'était pas si mince et s'il y avait un système de climatisation. Mais il n'en est rien et la pièce absorbe la chaleur durant de longues heures, propulsant l'air ambiant au-delà de la barre des 30°C en plein après-midi, phénomène accru par le matériel informatique en fonctionnement.
Aussi, ce soir, au moment où le soleil se couchait, j'ai pris une chaise et me suis assis sur la terrasse, près de la fenêtre de ta chambre. Maya avait arrosé la pelouse et les fleurs dans la soirée. J'ai profité de la fraîcheur qui montait de la terre encore humide, fraîcheur très relative puisque le mercure oscillait tout de même autour de 26°C.
Et là, je me suis senti très bien. Tandis que l'obscurité naissante transformait les arbres en silhouettes, la quiétude s'est mise à envahir le jardin. Une petite chauve-souris, fidèle chaque été depuis que nous habitons cette maison, est venue virevolter au-dessus de moi sous le regard stoïque de Miss Tibounette. Un concert de grenouilles s'est fait entendre au loin. Je songeais à Fiston qui venait de s'endormir en me disant que bientôt, à ton tour, tu serais là dormant paisiblement, hum... enfin j'espère ! Maya et moi ignorons ce qu'est un bébé qui ne fait pas ses nuits, Fiston ayant fait les siennes de le retour de la maternité. Nous verrons. En attendant, voici la vue que j'avais depuis ma chaise, qui sera identique à celle que tu auras depuis ta chambre :
Tout à mon plaisir, je n'ai pas remarqué que la nuit s'était totalement installée. Pourchassé par une escouade de moustiques à mes trousses, je me suis décidé à rentrer.