UN AVANT-GOÛT DE PRINTEMPS

 

Aujourd'hui, il a fait un temps resplendissant et si l'on en croit nos éminents météorologues, cela devrait durer une bonne partie de la semaine prochaine.

Cette après-midi, j'en ai profité pour passer un produit dégoudronnant sur la carrosserie de ma voiture car elle était maculée de minuscules tâches de bitume en certains endroits. J'ai œuvré en tee-shirt et pour moi, ressentir la chaleur des rayons du soleil sur ma peau est toujours une renaissance.

...alors, il dit : « Sésame, ouvre-toi ! » Pendant ce temps, Maya lisait à Fiston "Ali Baba et les 40 voleurs", un conte qu'il aime tout particulièrement. Cette semaine, j'ai tenté de l'initier à Jules Verne en lui faisant la lecture de "Voyage au centre de la Terre" que j'avais emprunté à la bibliothèque de Bordeaux. L'essai n'a pas été des plus concluants, beaucoup de vocabulaire lui échappe encore et la construction syntaxique demeure abscons pour un enfant de 5 ans. Et demi, pardon, j'ai failli oublier !

 

Puis, ton grand frère et moi avons joué dans le jardin tandis que Maya se reposait.

Le pauvre sort juste d'une bonne grippe qui l'a rendu patraque, quasiment amorphe depuis jeudi soir. La fièvre a fini par céder seulement aujourd'hui ; il commence à retrouver de l'énergie. Je pense qu'il pourra aller à l'école demain.

Nous avons d'abord fait une partie de ballon et là, je me dois de m'arrêter un instant sur les règles de notre jeu. Elles sont entièrement une pure création de Fiston et elles ne sont pas à piquer des hannetons !

Ce jeu est assimilé au football car le ballon se joue au pied mais, si le besoin s'en fait sentir, ton grand frère n'hésite pas à utiliser les mains... Nous nous tenons face à face, à cinq ou six mètres de distance, lui gardant ses buts allant du tronc de l'albizia jusqu'à la haie, moi gardant les miens qui ne sont autres que le mur de la maison. Le but, si j'ose dire, est donc de marquer des buts à l'adversaire. C'est là où les choses se corsent. Je dois bien entendu marquer entre les "poteaux" mais si par malheur, mon tir échoue dans la haie, je perds tous mes points, rien de moins !

Autre point crucial : s'il réussit à toucher le tas de branches qui gît au pied du mur de la maison, cela lui rapporte une "extralité" ; ne me demandez pas ce que signifie littéralement ce mot, il est tout droit sorti de l'imagination de Fiston. Quand il obtient une extralité donc, je dois choisir une branche du mûrier (ou de l'albizia selon la saison) sans lui dire laquelle. Ton frère se rend alors au pied de l'arbre, entre dans une profonde réflexion, hésite et finalement jette son dévolu sur une branche. Si la branche qu'il choisit est celle que j'avais mentalement désignée, cela lui rapporte entre 10 000 et 1 milliard de points... Par chance, hier, c'était le tarif creux et lorsque nous nous sommes interrompus, en raison du soleil qui commençait de décliner, le score s'élevait à 10 002 points à 2... en faveur de Fiston bien sûr ! Mais la véritable innovation du jour est qu'il m'a marqué 2 buts en me "dériblant", nouvelle adaptation fistonesque à verser dans son petit lexique.

Fiston, dériblant

 

À ce propos, je dois me pencher sur l'écriture d'une page qui reprendra tous ses mots particuliers depuis qu'il a commencé à parler jusqu'à ce jour et qui pourra s'enrichir autant que de besoin. Il y a, en la matière, quelques perles savoureuses comme récemment "manteau noir" pour "entonnoir" ou encore "gondole fière" pour "montgolfière"...

Et pour finir, un petit exercice d'équilibre pour accompagner les derniers rayons du soleil...

Fiston 11.02.01

 

 

Précédent
Accueil
Suivant