CONJURATION

 

Aujourd'hui s'est produit l'un des événements annuels que nous attendons sans doute avec le plus d'intensité : la sortie des affaires d'été !

L'éloquence de l'expression pourrait laisser penser à une sorte de grand tohu-bohu vernal. En réalité, cette occupation consiste dans le simple remontage et lessivage du mobilier de jardin comprenant en tout et pour tout : une table, six chaises et un bain-de-soleil, activités auxquelles il convient d'ajouter la mise en état du barbecue.

 

Maya et Fiston époussètent les chaises qui prendront place sur la terrasse...spacespaceTerrasse qui sera protégée du soleil grâce au mûrier sauvage...

 

... dont des bourgeons commencent à apparaître.

 

Pas de quoi fouetter un chat me diras-tu. Certes. Mais ce rituel revêt pour nous toute une symbolique. L'hiver s'éloigne, les jours rallongent, signe que nous n'allons pas tarder à profiter de l'extérieur. Cette impatience est due en partie à la petite taille de la fenêtre de la cuisine qui nous condamne, une bonne partie de l'année, à dîner les lumières allumées quelle que soit l'heure ; aussi, quand les beaux jours reviennent ressentons-nous un vif besoin de lumière naturelle.

Tandis que nous nous affairions, je crois aussi que chacun d'entre nous a pensé par moment que nous traversions la dernière période de "famille à trois". Et plus ta venue approche, plus il en va ainsi : les choses que nous faisons pour la dernière fois avant que tu ne sois parmi nous sont de plus en plus fréquentes.

Le temps se prêtait à ces grandes manœuvres. Il a fait en effet un soleil resplendissant et une température des plus douces. Nous avons aussi taillé la haie rendue hirsute par près de deux années sans taille. Nous l'avons égalisée seulement en épaisseur, la hauteur attendra. Elle attendra bien un peu car primo, j'ai le vertige dès le premier barreau d'une échelle et secundo, mes prédispositions naturelles à tailler droit les arbustes font dire aux mauvaises langues que je devrais me soigner pour mes crises de hoquet... D'habitude (si en l'espèce on peut parler d'habitude), c'est Maya qui s'en occupe (si, si, j'ai honte !) mais cette année, il est hors de question qu'elle s'amuse à faire de l'équilibre dans son état, surtout pour exécuter un travail pénible. Nous allons donc sous-traiter cette partie.

 

Exclusif ! Une photo de ton papa  en plein effort...spacespaceet ton grand frère qui se muscle les bras à la corde, ce qui sera utile plus tard pour la haie...

 

L'arrière de la haie dégagée a permis à Fiston de retrouver quelques vieilles cachettes...

 

spacespace

 

Sans doute y avait-il dans notre déploiement d'énergie de cet après-midi comme une volonté silencieuse de notre part de retrouver la belle saison. Les jours et les semaines qui viennent nous montreront si notre stratagème a permis ou non de conjurer le mauvais temps. En tout cas, la huppe semble nous donner raison.

 

 

 

Précédent
Accueil
Suivant