DEUXIÈME RENCONTRE

Deuxième échographie passée ce soir, et deuxième série de clichés.

Tu sembles relax dans ton hamac. C'est fou comme tu t'es développé depuis le précédent examen il y a bientôt un mois. Juge plutôt : tu es passé de 22 à 62,6 mm, soit quelque quarante millimètres supplémentaires ! Blague à part, c'est vrai que tu as énormément changé, tes membres ont pris forme, tes organes se mettent en place... On touche là à toute la magie de la vie, deux cellules toute bêtes qui se rencontrent, qui fusionnent et qui se multiplient à n'en plus finir. Ce spectacle m'émerveille chaque fois autant.

Tu nous as beaucoup fait rire car, comme l'a dit le Docteur V., tu es ce qu'on pourrait appeler un "gigoteur" ! Tu n'as pas cessé pendant toute l'échographie de prendre appui sur les parois de ton hamac pour faire des petits bonds et te retrouver en suspension dans ce liquide dans lequel tu baignes. Cela m'a fait songer à ces vieilles images d'astronautes mi-marchant mi-volant sur le sol lunaire. Tu fais bien d'en profiter tant que tu n'es pas encore trop à l'étroit.

Il est encore trop tôt pour distinguer ton sexe, ce sera pour la prochaine échographie prévue le 30 janvier. À ce sujet, si tu es une demoiselle, tu me pardonneras dans l'ignorance de recourir au masculin quand je parle de toi pour le moment, c'est sous-entendu "le" bébé.

Je me pose encore des questions sur l'opportunité d'avoir connaissance du sexe avant la naissance. Je suis tiraillé entre les deux options. Je trouve cela tellement plus naturel de ne pas savoir, d'avoir cette révélation au moment où l'on t'accueillera à l'air libre… A contrario, connaître ton sexe avant permet de mieux se préparer psychologiquement. Certains y voient aussi un intérêt matériel (achat de layette, choix de la couleur du papier peint de la chambre de Bébé…), c'est à mes yeux totalement futile. Pour Fiston, nous avions demandé à connaître le sexe et je ne l'ai pas regretté. Je désirais ardemment que ce fût une fille. Savoir qu'il s'agissait d'un garçon m'a permis de faire le deuil de ma préférence et certainement de mieux l'accepter.

Une amie m'écrivait récemment : « Je parie que vous voulez une chtite fille ! Imagine : elle aurait des nattes, des grands yeux et une "robe qui tourne" et elle te vamperait ; et toi tu résisterais pas… » Elle avait tort et raison à la fois. Certes, ayant déjà un "chtit" garçon, je serais ravi que ce deuxième enfant fasse partie de l'autre moitié de l'humanité. Mais paradoxalement, je suis nettement moins attaché à cette idée que lors de la première grossesse. Étonnant, non ? Cela s'explique par le fait que Fiston m'a littéralement réconcilié avec l'idée même d'avoir un garçon tant il est merveilleux. Du coup, connaître ton sexe avant ne m'apparaît pas comme crucial.