HORS FRONTIÈRES
Le temps de tout recharger, nous prenons congé de Vò avec un petit pincement au cœur. Nous lui répétons notre envie de la voir à la maison un de ces jours, cet été peut-être ? Nous prenons la route aux alentours de midi. Direction l'Allemagne. Nous comptons trouver une circulation plus fluide à ce créneau horaire.
À chaque fois que je passe cette pseudo-frontière près d'Ottmarsheim, je me demande pourquoi les postes de douane ne sont pas purement et simplement rasés. Je n'y ai jamais vu aucun douanier - Union Européenne oblige - et le paysage y gagnerait en esthétisme.
Outre Rhin, la route qui suit un axe nord-sud est très chargée : Néerlandais, Belges et Allemands en route pour les stations de ski suisses. À quelques kilomètres de la frontière, c'est le bouchon. Attente impuissante à poireauter pare-choc contre pare-choc jusqu'au poste de douane... Fiston qui s'impatiente, il lui tarde depuis si longtemps de revoir son parrain...
Près d'une heure et demie plus tard, nous sommes enfin en zone suisse. Ton premier franchissement de frontière. J'espère que tu en franchiras de nombreuses plus tard et - pourquoi ne pas jouer les utopistes un instant ? - qu'elles auront été abolies quand tu seras adulte... Personnellement, je n'y crois pas trop mais on peut toujours rêver.
Après une route sans encombre, nous atteignons Henggart en début d'après-midi. C'est un petit village possédant un cachet indéniable situé à une vingtaine de minutes de Zürich. C'est là qu'habitent ton grand-père Papyves, ta grand-mère Mamina et Yann, ton oncle, qui est aussi le parrain de Fiston. Ce n'est pas un fait exprès mais chaque fois que nous venons passer les Fêtes en Suisse, nous arrivons le 23 décembre, jour de l'anniversaire de Papyves.
Ce soir, il y a fort à parier que Mamina, fin cordon bleu, aura concocté un succulent repas en cet honneur. En attendant, je vais m'allonger un peu car je suis vanné. Y'a pas à dire, qu'est-ce que c'est bien les vacances !