LA VISITE
« Mets-toi en équilibre sur un pied », « Dessine-moi un triangle », « Entends-tu le petit sifflement dans l'écouteur ? »...
Aujourd'hui, Fiston passait la visite médicale de dernière année de maternelle, obligatoire pour entrer à l'école primaire où il sera dès la prochaine rentrée scolaire. À regret, je n'ai pu être présent, c'est donc Maya qui avait la responsabilité de l'accompagner. Après avoir répondu aux quelques questions d'usage d'Isabelle, le médecin scolaire, ta maman a laissé Fiston se débrouiller avec son interlocutrice. Et, à ce qu'elle m'en a raconté ce soir, ce ne fut pas triste ! Il faut souligner par exemple que Fiston a encore besoin d'un laps de temps pour distinguer sa droite de sa gauche. Aussi, lorsque le médecin au milieu d'un bombardement de consignes l'a enjoint de toucher son oreille droite avec sa main gauche, il paraît de ton grand frère lui a fait comprendre qu'il lui fallait plus de temps pour obtempérer, « Attends ! Attends ! » a-t-il protesté.
Hormis cette anecdote et en dehors du fait que Fiston eût du mal à admettre qu'il lui faille se mettre en petite tenue devant la demoiselle, la visite s'est déroulée pour le mieux (voir le compte-rendu). Isabelle a même conclu que cela faisait plaisir de voir « un enfant comme ça », souriant, naturel et spontané, en un mot charmant ! (J'aime bien me la jouer "syndrome du papa fier").
Ces scènes où, nous parents, assistons en simples spectateurs à la prise d'autonomie de nos enfants quand ils sont face à des adultes sont toujours émouvantes. Pour ma part, l'occasion se présente chaque fois que nous nous rendons "entre hommes" chez le coiffeur. Fiston pendant près d'une heure gère lui-même ses négociations avec Morgan, son « coiffeur préféré », et ses comportements de petit adulte me fascinent. Ne pouvant pas parler comme il s'adresse à ses parents ou à ses copains d'école, et donc pas toujours assuré du sens des phrases qu'il emploie, il teste, l'œil pétillant, les réactions de son interlocuteur. Mais on devine aussi une retenue, comme pour s'excuser de n'être encore qu'un enfant ou par peur de se tromper de code de langage... Encore un de ces instants où l'on se rend compte que le temps file bon sang, que tu te retournes et que ton bébé est devenu un vrai grand capable de faire valoir ses choix.
Heureusement que tu arrives bientôt, on va pouvoir regoûter aux joies du pouponning.