CONFLITS DE GÉNÉRATIONS

Voilà, ça y est, on a changé d'année, de siècle, de millénaire, etc.

La belle affaire ! La guerre, les massacres, les injustices, la misère, la famine continuent çà et là, font trois petits tours, trois petits morts et puis s'en vont frapper ailleurs sans se soucier vraiment de ces franchissements symboliques.

Alors comment expliquer la frénésie faite d'espoirs naïfs et de résolutions superstitieuses qui s'empare d'une partie de l'humanité à chacun de ces changements d'année ? Bon, j'arrête, je sens que je vais devenir négatif.

Il n'en demeure pas moins que Fiston et toi serez deux personnes, frères, ou frère et sœur, né(e)s dans deux siècles différents, ce qui n'est pas si commun que cela après tout, mais surtout ayant vu le jour lors de millénaires différents... Six années d'écart ou presque, mais l'un du deuxième millénaire, l'autre du troisième. Quand vous vous chamaillerez - ce qui ne manquera pas d'arriver quelquefois j'imagine -, Fiston aura beau jeu de te dire que "les jeunes du troisième millénaire comme toi feraient mieux d'écouter la parole des aînés", ce à quoi tu pourras toujours rétorquer que "les vieux du siècle passé feraient mieux de laisser la place aux jeunes..." Bref, des conflits de générations en perspective !

Pour revenir au réveillon, nous l'avons passé de notre côté non loin de la maison, à Haux (prononcer "Oxe" avec le son "o" de "cloche") chez nos amis Pascal et Anne. Nous étions en relatif petit comité puisque, outre nos hôtes et nous-mêmes, étaient présents Pierre (11 ans), le fils aîné de Pascal, Jeanne (5 ans) et Camille (3 ans), les deux filles de Pascal et Anne ainsi que AlFred (traduire Alain & Frédérique) et leur fille Zoé (18 mois). À tous ces convives, il convient d'ajouter ton homologue qu'attend Fred (la naissance est prévue fin février) et toi-même.

La soirée fut des plus simples mais aussi des plus agréables. Au menu, tapas en tous genres. Pascal et Anne avaient concocté pour leurs invités un jeu de piste sur le thème de la BD et de la Résistance... Très fun. Il a fallu crapahuter à la fois à l'intérieur mais aussi à l'extérieur de la maison à la recherche d'indices cachés dans des lieux insolites allant d'un album de Blake et Mortimer à la face supérieure d'un arbalétrier en passant par l'évier poussiéreux d'une vieille maison en ruine. Nous avons poursuivi par une compétition acharnée de fléchettes (de dards pour les puristes), Fred l'a emporté haut-la-main.

À minuit, les cotillons ont fusé. Fais-moi penser quand tu seras né(e) à m'entraîner au tir de boules à la sarbacane. Pascal m'a atteint plus de fois que je ne l'ai touché. Ça ne va pas du tout, ça.